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Pourquoi les fans de Linux n'aiment-ils pas le système d'exploitation Windows ?

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Pourquoi les fans de simplicité n’aiment pas la complexité ? La réponse est dans la question, il me semble.

Les logiciels “Windows” et Windows lui-même (c’est en réalité un logiciel) sont le produit d’une mentalité que l’on pourrait résumer à ceci : plus on en met, plus on en a. C’est le raisonnement des restaurants qui proposent une formule “buffet à volonté” par exemple, et ça fonctionne bien … tant que les utilisateurs savent s’arrêter à temps. Sinon, s’ils mangent trop, ils vomissent.

Et bien c’est à peu près la même chose avec les logiciels. Plus on met de complexité dans un logiciel, plus il aura de lignes de code, plus il sera lourd et lent, plus il aura de bugs, plus il sera difficile à apprendre et plus on se rapprochera inexorablement de l’instant du vomissement, qui est l’instant on l’on décide de définitivement ne plus toucher à ce maudit logiciel, et de faire autrement.

  • La complexité dudit logiciel est la source principale évidente pouvant mener à cette conclusion,
  • Mais également on peut citer en vrac l’instabilité, l’imprévisibilité, la difficulté d’apprentissage, la fréquence des mises à jour brisant la compatibilité ascendante (des anciens fichiers ou bien des anciens usages ou encore anciennes compétences), etc ... La liste complète est longue.

Alors pourquoi les logiciels open-source ne souffrent pas de cette exponentielle de complexité ? Principalement parce que les développeurs open-source :

  1. en font leur passion, contrairement aux employés Microsoft qui sont mis sous pression et poussés à bout
  2. disposent de tout le temps, car ils n’ont pas de contrainte marketing, pas de lancement de produit, et pas d’échéance
  3. sont dans un nombre toujours plus grand que ceux des entreprises privées (4300 développeurs sont intervenus sur le noyau Linux en 2017 [1], 15637 de 2005 à 2017) , même si eux n’y accordent pas tout leur temps

Quand on construit quelque chose sur une technologie Windows (et donc Microsoft), on sait qu’on se rend dépendant des prochaines mises à jour majeures qui viendront briser à peu près tout ce qu’on aura fait jusqu’ici, et tel Sisyphe on remontera péniblement notre rocher au sommet de la montagne (qui s’appelle “Windows truc”) puis on devra recommencer dans environ 2 ans (pour “Windows machin”).

Alors que quand on construit une application pour Linux, on sait qu’on construit sur une base solide, car Linux ne se change pas globalement il se change par morceau (ce qui minimise l’effort de mise à jour, qui est par ailleurs généralement facultatif, plusieurs versions de language/framework/etc cohabitants joyeusement). De plus, le développement Linux ne se présente pas de la même façon que le développement sur Windows :

  • En open-source, on construit des blocs, pas des applications, on appelle ces blocs des “paquets” et chaque bloc est pensé pour être généraliste, réutilisable, et suffisant : il ne fait que ce qui est prévu, alors il le fait bien, et il le fait de façon simple.
  • Et le code de tout ceci est ouvert et accessible, si bien que rien n’est dissimulé, que chacun apprend gratuitement des autres, puis partage en retour son propre savoir en contribuant aux projets.

On le voit donc, comparer ces 2 philosophies n’a pas beaucoup de sens, c’est à peu près comme de comparer une voiture de sport et un vélo… Bien sûr, ce sont 2 moyens de transport, mais la comparaison s’arrête là, car rien d’autre n’est en commun.

Idem Windows et Linux, ce sont 2 systèmes d’exploitation, c’est à dire que ce sont 2 logiciels dont le but unique est de se charger de la relation application - matériel (software - hardware). Et la comparaison s’arrête là.

Linux est donc une sorte de Wikipedia du code source de logiciel / système d’exploitation. C’est un effort collectif, un don à l’humanité, au futur : en cela Linux est donc comme la science, il est l’état de notre savoir commun. Windows est à l’opposé, et le terme consacré dans cette analogie serait donc : ésotérisme[2], “(du grec ancien esôteros, « intérieur ») qui est l'ensemble des enseignements secrets réservés à des initiés”, car le code source de Windows et des applications non-open-source (les applications “fermées”) reste à l’intérieur.

Notes de bas de page

[1] Qui est derrière Linux en 2017 ?

[2] Ésotérisme — Wikipédia

Question?

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