Peut-on tout comprendre ?


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Published: 2018-04-21
Themes: #Quora #answer
Words: 392


Si “comprendre” veut dire ici “prouver” (certaines personnes, comme souvent les étudiants, utilisent couramment “comprendre” à la place de “apprendre”, on ne le fera pas ici),


Alors on peut utiliser le théorème d’incomplétude de Gödel, et en le généralisant jusqu’à un point où il n’a pas été conçu, lui faire dire quelque chose comme :


  • Dans tout formalisme donné, il y a des propositions qui sont vraies et pourtant, indémontrables


Ce qui induit la réponse à votre question : Non, il n’est pas possible de tout comprendre.

Ces questions de complétude ont été abordées par :




Suite à quoi on peut aborder les sujets du scepticisme, puis du trilemme d’Agrippa, à propos de l’impossibilité de la certitude :




Scepticisme auquel on ajoutera que : même si on peut savoir, on ne peut pas en même temps, savoir que l'on sait. Car il s'agit d'une construction de type “régression à l'infini”. Ce qui entraîne que “savoir” n'est pas un processus naturel capable de s'auto-justifier, le savoir échappe donc à sa propre analyse.


Les penseurs Bouddhistes et Zens le disent depuis des millénaires sous cette forme : un œil ne se voit pas lui-même, le feu ne se brûle pas lui-même, un couteau ne se coupe pas lui-même.


Il y a donc la connaissance d'un côté, et le connaisseur de l'autre. Mais l'un et l'autre sont indissociables, donc ils ne font en réalité qu'un, comme les pôles Nord et Sud d'un aimant sont indissociables car ils sont les 2 extrémités d'un seul et même aimant. On ne peut donc pas diviser la connaissance et le connaisseur.



Ce qui implique que : tout ce que vous savez, vous l’êtes. La limite de votre connaissance, c’est votre propre “bord”, c’est pourquoi il n’est pas possible d’englober tout le savoir : car si vous n’aviez pas de bordvous n’existeriez pas, tout comme le conteneur de la réalité (qu’on appelle “univers”) n’ayant pas de bord (c’est pourquoi on dit que l’univers est “infini”) alors on ne peut pas vraiment affirmer qu’il existe. Mais c’est en “l’univers” qu’exister prend son sens (un “conteneur” n’est pas un “contenu”).